Dossier 137 : Dominik Moll dans les arcanes de l’institution policière

DOSSIER 137 © Fanny de Gouville

Deux ans après le succès de La Nuit du 12, couronné de six César, Dominik Moll fait son retour en Sélection officielle avec un nouveau polar qui immerge le spectateur dans les arcanes de l’institution policière. Projeté en Compétition, Dossier 137 suit les pas d’une inspectrice de l’IGPN chargée d’enquêter sur une affaire de violences impliquant ses collègues.

Depuis Harry, un Ami qui vous veut du bien, le film qui l’a révélé en 2000, Dominik Moll n’a eu de cesse de confronter ses personnages à des situations qui révèlent leurs conflits intérieurs et les poussent à explorer les limites de leur moralité. Ainsi Yohan, l’enquêteur incarné par Bastien Bouillon dans La Nuit du 12 (2022), présenté à Cannes Première, voyait son obsession pour un meurtre non élucidé le hanter au point de remettre en question sa propre perception de la justice et de la masculinité.

Cette constante dans la filmographie du cinéaste franco-allemand refait surface dans Dossier 137, un nouveau long métrage coécrit avec son fidèle collaborateur – Gilles Marchand – et dont l’intrigue met en lumière les dilemmes moraux de sa protagoniste face aux dérives de son institution.

Soit Stéphanie, interprétée par Léa Drucker, une enquêtrice en poste à l’Inspection générale de la Police nationale (IGPN) – la police des polices -, chargée d’investiguer sur une affaire de violences policières. À mesure qu’elle progresse dans son enquête pour éclaircir les circonstances d’un tir de LBD qui a grièvement blessé un jeune homme lors d’une manifestation de Gilets jaunes, la fonctionnaire doit faire face aux pressions hiérarchiques qui remettent en question ses convictions profondes.

Tourné entre octobre et décembre 2024 à Paris et dans la région Grand Est, Dossier 137 s’attaque au sujet brulant des violences policières qui défraie la chronique depuis plusieurs années. Avec ce long métrage, Dominik Moll livre un regard incisif sur les failles d’une institution aujourd’hui majoritairement pointée du doigt par la société.