Once Upon a Time in Gaza, le regard d’Arab et Tarzan Nasser

ONCE UPON A TIME IN GAZA © LES FILMS DU TAMBOUR - RED BALLOON FILM - UKBAR FILMES - MADE IN PALESTINE PROJECT

Arab et Tarzan Nasser avaient marqué les esprits au Festival de Cannes en 2013. On se souvient autant de leur présence singulière que de leur court métrage percutant, Condom Lead, présenté en Compétition. Douze ans plus tard, les jumeaux palestiniens restent fidèles à leur terre natale avec Once Upon a Time in Gaza, en sélection Un Certain Regard, où ils racontent l’alliance d’un étudiant et d’un dealer menacée par un policier corrompu.

Racontez-nous la genèse de votre film.

L’idée vient de l’inspiration constante que nous tirons de notre ville, Gaza. C’est l’essence humaine qui fait que là-bas, malgré l’occupation, le siège et les conditions inhumaines que les gens endurent, l’humanité reste au cœur des existences.

Quelle a été votre méthode de travail ?

Le cinéma est pour nous une toile vierge sur laquelle nous peignons nos idées et nos émotions. Peut-être parce que nous n’avons pas appris le cinéma de manière académique, mais que nous l’avons pratiqué par instinct ; et sans doute aussi parce que nous avons étudié l’art et son histoire, et que nous savons dessiner. En tant que réalisateurs, nous accordons une attention particulière aux détails. Nous abordons notre travail comme s’il s’agissait de créer nos propres mondes, pièce par pièce. Nous ne nous contentons pas d’écrire et de réaliser : nous construisons également les décors de nos films de nos propres mains, en sélectionnant soigneusement chaque élément.

Quelques mots sur vos interprètes ?

Nous avons choisi Majd Eid, qui joue le rôle d’Osama, pendant la phase de casting de notre précédent film, il y a six ans — d’abord pour sa voix rauque, qui donne au personnage la brutalité et le réalisme nécessaires au rôle du dealer.

Pour Yahya, l’étudiant désespéré, un ami nous a suggéré Nader Abdul-Hai en nous montrant une photo. En la voyant, nous avons su qu’il avait précisément cette expression de chagrin et d’impuissance qui convenait parfaitement au personnage, en plus d’un physique inspirant la fragilité et la confusion.

Que vous a appris la réalisation de ce film ?

Nous avons appris que la réalisation d’un bon film ne dépend pas uniquement de l’argent, mais plutôt du choix de la voie qui peut contribuer à son succès. Soit vous avez assez de financement pour travailler dans le respect et le dévouement nécessaires, soit c’est à vous de faire preuve de respect et d’humanité — et cela vous permet d’attirer ceux qui vous entourent pour faire partie de votre équipe, ceux qui vont se battre à vos côtés avec passion, sans que l’argent ne soit l’objectif principal.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir réalisateurs ?

C’est le résultat d’une phase de travail et de développement d’une passion, qui a commencé très tôt à travers notre obsession pour le monde de la mode. Cela nous a permis de regarder énormément de films, d’où nous avons tiré l’inspiration et les idées pour les modèles que nous dessinions et cousions nous-mêmes.

Pouvez-vous nous parler de votre prochain projet ?

Notre prochain film raconte l’histoire de trois femmes à Gaza dont les vies se croisent. Il révèle leurs luttes quotidiennes, leurs défis et leur persévérance alors qu’elles se battent pour continuer à défendre leur droit d’exister.