Sons of the Neon Night, le polar crépusculaire de Juno Mak

Artiste aux multiples facettes, Juno Mak a d’abord débuté sa carrière dans l’industrie musicale en 2002 comme chanteur avant de se tourner vers le 7e Art pour épouser une trajectoire d’acteur et de producteur de cinéma. En 2013, il réalise son premier film, Rigor Mortis, un hommage au cinéma de genre hongkongais dans lequel une ancienne vedette du grand écran, abonnée aux rôles de chasseurs de vampires, est confrontée aux fantômes d’une chambre d’hôtel.

C’est au cœur d’un labyrinthe de néons et de ruelles étroites tout aussi sombre que se déploie Sons of the Neon Night, thriller à la fois stylisé et spectaculaire qui plonge les protagonistes dans un Hong Kong nocturne, glacial et crépusculaire. Le long métrage débute par une gigantesque explosion et une fusillade dans Causeway Bay, un quartier du centre-ville. Mais ces deux événements se révèlent vite n’être qu’une diversion pour ouvrir la voie à une série d’actions sauvages planifiées par l’héritier d’un conglomérat pharmaceutique mondial désireux d’éradiquer le trafic de drogue qui gangrène la ville.

Comme le laisse supposer l’intrigue du film, l’ambition formelle de Sons of the Neon Night sert un propos profondément désenchanté. Juno Mak met en scène un polar existentiel où la ville et son éclairage blafard devient un miroir cruel des solitudes modernes. Tourné entre 2017 et 2018, le long métrage a subi un retard de production conséquent, notamment en raison de la pandémie de COVID-19. Sa réalisation a notamment nécessité la construction d’une réplique grandeur nature de Causeway Bay, théâtre des scènes d’ouverture. Le casting réunit Takeshi Kaneshiro, Sean Lau, Tony Leung Ka-fai, Louis Koo et Gao Yuanyuan, qui interprètent des personnages minés par les ambiguïtés morales et les loyautés brisées.