Jodie Foster en psychanalyste dans Vie privée de Rebecca Zlotowski
Vie privée est la concrétisation d’un rêve depuis longtemps nourri par Rebecca Zlotowski : celui de diriger Jodie Foster. Dans ce film présenté Hors Compétition, le sixième de la cinéaste, l’actrice prête ses traits à Lilian Steiner, une psychanalyste qui outrepasse son rôle.
Lilian Steiner a-t-elle assez écouté Paula, sa patiente (Virginie Efira) ? La disparition de cette dernière fend l’armure de la thérapeute renommée. Persuadée qu’il s’agit d’un meurtre, Lilian se lance dans une enquête intime, épaulée par son ex-mari (Daniel Auteuil).
Zlotowski-Foster, c’est l’histoire d’une revanche. La réalisatrice imaginait déjà l’actrice en mère de Léa Seydoux dans une scène de Belle Épine, son premier long métrage. Le scénario lui est envoyé… mais reste sans réponse. La rencontre aura lieu une dizaine d’années plus tard, à Los Angeles, autour de la lecture de ce qui deviendra Vie privée.
“On a passé en revue tout le film, mot par mot, pendant six ou sept heures d’affilée”, raconte Jodie Foster. “J’ai su alors que Rebecca était quelqu’un de très sérieux dans le travail, qu’elle avait des idées précises à chaque endroit du film.”
Tout comme ce rêve de collaboration, le titre du film a longtemps habité Rebecca Zlotowski. “Vie” et “privée” : deux mots simples pour un projet que la cinéaste veut intime, à la recherche d’une vérité. Ils finissent par s’accorder avec une histoire, ébauchée par la scénariste Anne Berest : une psychiatre et sa patiente décédée, unies par leurs vies antérieures. La réalisatrice imagine alors une situation aussi paradoxale qu’amusante : une thérapeute en larmes, à l’écoute de son interlocutrice.
Présenté par Thierry Frémaux comme une screwball comedy lors de la conférence de presse du 78e Festival de Cannes, Vie privée joue avec la dualité des tons : entre situations de comédie assumées et plongées dans les profondeurs d’une personnalité riche en zones d’ombre.