Qui brille au combat : Joséphine Japy filme l’intime sans pathos

QUI BRILLE AU COMBAT

La comédienne Joséphine Japy s’affirme comme une nouvelle voix de la réalisation avec Qui brille au combat, un premier long métrage inspiré de son histoire personnelle. Présentée en Séance spéciale, cette autofiction sensible raconte le quotidien d’une famille vivant avec un enfant porteur du syndrome de Phelan-McDermid, un trouble génétique rare.

Connue jusqu’alors pour ses rôles nuancés dans les films de Dominik Moll (Le Moine, 2011) ou encore Hugo Gélin (Mon inconnue, 2019), Joséphine Japy franchit, à seulement trente ans, une étape majeure de sa carrière avec Qui brille au combat, son premier long métrage. Un passage à la réalisation que l’actrice, portée par l’amour du septième art transmis par son père, mûrissait depuis longtemps.

Coécrit avec Olivier Torres, le film s’inspire de son histoire familiale, et notamment de sa relation avec sa sœur, atteinte du syndrome de Phelan-McDermid. Qui brille au combat suit Marion (Angelina Woreth), une adolescente à l’orée de l’âge adulte, tiraillée entre son amour inconditionnel pour Bertille (Sarah Pachoud), atteinte d’une maladie génétique, et son irrépressible besoin d’émancipation.

Pour se tenir éloignée du drame larmoyant, la réalisatrice explique avoir centré sa narration sur « l’intimité et les émotions brutes » de ses personnages, dont la caméra épouse les corps et les silences sans effets de style. « Je voulais un film pudique, mais sans détourner le regard », confie-t-elle, assumant son approche frontale de la réalité du handicap.

Tourné au format 1.66, Qui brille au combat raconte aussi la charge mentale, la solitude et la détresse qui pèsent sur l’ensemble des proches : les parents incarnés à l’écran par Mélanie Laurent et Pierre-Yves Cardinal, mais aussi les aidants familiaux. « Je voulais montrer à la fois l’amour, l’épuisement, la culpabilité, mais aussi la lumière qui peut surgir du combat quotidien », précise la réalisatrice, qui expose ici sans artifices ses blessures intimes.