The Chronology of Water, le regard de Kristen Stewart

THE CHRONOLOGY OF WATER

Après Crimes of the Future de David Cronenberg en 2022, Café Society de Woody Allen en 2016 ou encore Personal Shopper (2016) et Sils Maria (2014) d’Olivier Assayas, Kristen Stewart revient à Cannes pour la septième fois. Mais désormais, en tant que réalisatrice ! The Chronology of Water, son premier long métrage, une adaptation du roman autobiographique de Lidia Yuknavitch, est présenté à Un Certain Regard.

Qu’est-ce qui vous a inspiré ce film ?

Les mémoires dont s’inspire le film font état d’une expérience intime : les aspects les plus tendres et les plus cruels de la vie d’une femme. Le livre m’a donné les mots pour écrire un scénario dans lequel cet « écrivain » serait chacun d’entre nous. Le film parle d’itération. Se relever et réessayer. Reposséder son corps, ses désirs, ses ambitions et ses rêves. Je voulais créer une forme qui soit indisciplinée et, encore une fois, difficile à cerner.

De quelle manière avez-vous dirigé votre équipe sur le plateau ?

Notre tournage a été perturbé par divers éléments que je ne pouvais pas contrôler mais tout le monde est resté impliqué. La famille que nous avons créée et les souvenirs que nous avons accumulés pendant la réalisation de ce film font désormais partie du paysage de nos vies. Et je peux vous dire que ce n’est pas toujours le cas. C’était huit ans de planification. Le film traite de la naissance, de la mort et de la renaissance, et nous avons pour ainsi dire suivi ce cycle. Je pense que cela se ressent dans le résultat. À l’époque, ça m’a fait très mal. La plus grande blessure de ma vie « créative » jusqu’à présent. Et de loin ma cicatrice préférée.

« La conscience collective des femmes est réelle »

– Kristen Stewart

Un mot à propos de vos acteurs ?

Imogen Poots : quand j’ai vu ce qu’elle était prête à donner, ce dont elle était capable et surtout, qui elle était, la qualité de son âme, la beauté de ce qu’elle essayait, je me suis dit : “Nous devons tous être aussi bons qu’elle.”

Thora Birch : l’une de mes actrices préférées de tous les temps. Je regrette de ne pas la voir davantage. Dans tous les sens du terme.

Les « parents » de ce film sont comme vus à travers une vitre embuée, et grâce à Susannah Flood, ils sont d’une clarté saisissante. Elle a tapissé les murs de la maison d’un papier peint émotionnel.

Kim Gordon est une figure maternelle pour moi. On a envie d’être intimidé, mais il se produit en sa présence une connexion dynamique qui fait que l’on se sent vraiment bien.

Quant à James Belushi, il a un esprit d’écrivain avec un cœur d’acteur. J’aime cet homme.

Que vous a appris le tournage de ce film ?

J’ai appris à m’écouter. Écouter mes amis. Personnaliser mon processus. C’est normal d’échouer. C’est parfois comme cela que l’on gagne.

Que souhaitez-vous que les spectateurs retiennent de votre film ?

Que la conscience collective des femmes est réelle et que la douleur ne peut pas seulement être évitée, mais qu’elle peut être traitée et embrassée.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir réalisatrice ?

D’être une actrice.